Aux élus de la Nation.
Élu de la Nation toi qui as su convaincre de te choisir pour représenter tes concitoyens au sein des différentes assemblées qui décident de notre destin, s’il te plait, convaincs-nous encore.
Parles-nous avec conviction des Droits de l’Homme.
Redis-nous ces phrases exaltantes décrivant un Pays de Liberté, une Société d’Egalité, une population empreinte de Fraternité.
Élu, mon ami, dis-nous que les Présidents de notre République qui déclarent volontiers être favorables à l’enseignement des langues régionales, tout en faisant obstacle à la signature de la charte européenne concernant les langues minoritaires, ne sont pas seulement de détestables menteurs quand ce ne sont pas des clones de parrains mafieux qui quittent leur fonction pour rendre des comptes à la justice.
Dis-nous que ces hommes, symboles du rayonnement culturel de la France, ne sont pas seulement des jacobins bornés, écrasants de suffisance, à l’horizon culturel limité aux contours d’un nombril parisien.
Mon ami, rassure-nous en disant avec force que nos élus sont les personnes dignes et intègres que requiert la fonction, soucieuses du respect de notre devise nationale et farouchement attachées à la défense des Droits de l’Homme. Cela fait trop longtemps, au fil de la litanie des scandales politiques et financiers, qu’un doute objectif concernant certains chefs de l’Etat français et leurs entourages au sommet de l’État, privent les citoyens de leur fierté nationale et la France de son honneur..
Élu, mon ami, dis-nous que nos Premiers Ministres et leurs Gouvernements ne se sont pas mis au service exclusif d’un capitalisme planétaire, en légiférant pour alimenter les appétits financiers de puissantes Sociétés industrielles au détriment de la plus élémentaire des éthiques humaines. Les lobbies de l’industrie chimique et agroalimentaire, mettent en faillite les systèmes de sécurité sociale par leur responsabilité dans la multiplication des maladies graves dues à l’empoisonnement de notre environnement naturel et de notre nourriture. Lequel de nos élus dira fort et clair que le fumeux trou de la sécurité sociale de notre pays n’est pas exclusivement dû à la gloutonnerie de soins médicaux de nos concitoyens ?
Mon ami, rassure-nous en nous disant que nos ministres et le premier d’entre eux, quel qu’il soit au fil de l’alternance politique, forment le Gouvernement digne et intègre que requiert la direction d’un pays démocratique qui s’est glorifié d’être la patrie des Droits de l’Homme.
Mon ami, il te faudra de sérieux arguments pour nous convaincre qu’un Gouvernement qui applique froidement au pays les méthodes et la philosophie de l’économique mondiale mis en place pour un cartel financier, qui oppose la satisfaction financière des actionnaires au plus élémentaire respect de la personne humaine soit le meilleur exemple pour illustrer notre devise nationale.
Élu, mon ami, il va te falloir une belle énergie et beaucoup d’optimisme pour combattre notre lassitude. Le Gouvernement de la France, l’un des derniers exemples d’Etat Nation, loin de nous inspirer le sentiment de fierté qui forge les grands pays, nous rend maussades. Les « Droits de l’Homme » qui furent le rêve d’une Révolution populaire, ne constituent pour nos gouvernants, qu’un faux nez destiné à préserver les intérêts financiers d’une coterie de gens fortunés. N’est-il pas normal, que dans ces conditions, notre sentiment national finisse par s’émousser?
Élu mon ami, aide-nous à retrouver notre honneur et notre fierté en prenant avec plus de conviction notre destin en main.
Les Régions qui forment la France ont la capacité de se gérer sans se compromettre de façon aussi dégradante. Élu de notre terroir, seras-tu un jour capable de refuser le dictât des Partis politiques dirigés par quelques énarques carriéristes, sous la coupe du lobby industrialo-financier toujours reconnaissants pour ceux qui prennent soin de ses intérêts ? Seras-tu, enfin, suffisamment inventif et courageux pour humaniser une technocratie jacobine dictatoriale formée à l’E.N.A, véritable caricature de l’administration collectiviste d’un défunt système soviétique, une caste qui s’auto-protège des atteintes de la justice par un réseau d’amis influents ?
Élu, mon ami, penses-y et puisse ta prochaine campagne électorale nous faire rêver, et mieux encore, faire refleurir l’espoir autrement que par des mensonges. Les peuples de France sont las d’une politique qui concentre le pouvoir entre les doigts crochus de profiteurs, irrémédiablement englués dans le nauséabond marigot politicien de la capitale. Après leurs propres intérêts, ces responsables de la politique du pays et de la Haute Administration sont, à l’évidence, plus sensibles aux intérêts économiques des lobbies financiers qu’aux intérêts et aux aspirations des citoyens.
Des Régions, riches de leurs cultures et de leur histoire, qui ont vocation à maîtriser leurs destinées au sein d’une Patrie des Droits de l’Homme enfin réhabilitée et honorable, dans le cadre d’une Europe capable de tenir la dragée haute aux autres puissances, ne te paraissent-elles pas une alternative bien exaltante ?
Candidat à l’élection, mon ami, puisse ta prochaine campagne électorale donner à chacun l’envie de prendre le chemin des urnes. Il ne sert à rien de clamer l’irresponsabilité d’une population d’abstentionnistes, qui a hérité du droit de vote par le sang de ses ancêtres versé sur les barricades, tant que le système politique de la France n’aura pas écarté les profiteurs, les tricheurs, les menteurs et les corrompus qui squattent les postes de décision. La fraude n’existe pas seulement chez les demandeurs d’emploi et chez les assurés sociaux.
Kan ar peulvan. Mai 2015