Equinoxe de printemps
(Br. Kedez-veurz)
Panthéon celtique : Cernunos – Mac Oc – Brigitt – Dana
Il est étonnant que l’équinoxe de printemps ait été presque oublié dans la transmission de la tradition orale des Celtes, à la différence des solstices et de l’équinoxe d’automne. En Irlande, l’orientation de monuments mégalithiques semble indiquer que le soleil, à l’équinoxe de printemps, avait une grande importance bien avant l’arrivée des Celtes dans l’île. C’est le cas pour le site de Knowth près de New grange.
L’équinoxe de printemps se situe dans la continuité d’Imbolc dont il marque la fin de la période. La pauvreté des références concernant l’équinoxe de printemps fait penser à la discrétion observée par les clercs chrétiens dans l’interprétation de la fête d’Imbolc. L’équinoxe marque un moment d’équilibre entre la nuit et le jour. Le ciel diurne victorieux reprend l’avantage dans sa lutte avec le ciel nocturne. La triple déesse des Celtes qui se réveille à Imbolc gratifie généreusement la nature et les humains. Ses bienfaits sont perceptibles par tous les sens. Le bouillonnement de la sève du printemps se voit dans la nature qui verdit, se sent quand elle libère ses fragrances et s’entend dans les chants d’oiseaux en plein rituels amoureux. C’est la saison de l’agnelage, occasion d’un premier repas savoureux après les privations de l’hiver. L’équinoxe de printemps, porte de communication entre la sombre période froide et la lumineuse période estivale, est propice aux réjouissances et aux amours.
L’aube laiteuse libérée à Imbolc offre généreusement le précieux liquide de vie. C’est la fête de l’eau, des sources sacrées et de leurs bienfaits curatifs. On y jetait de modestes offrandes, remplacées plus tard par des aiguilles recourbées. Se tenir sur le bord de l’eau, bord de mer ou berge de rivière, c’est être sur le seuil de l’Autre Monde. L’eau est la source de la spiritualité celtique. Honorer l’eau c’est honorer la Déesse Mère, celle qui a donné son nom à de nombreux fleuves. L’eau est « la demeure de sagesse ». L’équinoxe de printemps évacue définitivement les affres de la ténèbre hivernale.
Le frêne, arbre aux vertus médicinales, et le noisetier arbre celtique de la quintessence, sont associés à l’équinoxe de printemps.
Le saumon est en rapport avec la source de sagesse. Il se nourrit des noisettes de la science, tombées dans la source d’où l’eau s’écoule vers la mer.
Le cerf par sa beauté, sa puissance et sa sexualité est associé au printemps, période durant laquelle ses bois repoussent. Le cycle des andouillers du cerf symbolise la régénération. L’équinoxe pourrait avoir donné lieu à des rites de fertilité exaltant la sexualité.
Les Germains célébraient Ostara, déesse lunaire de la fertilité, au moment de l’équinoxe pour son accouplement avec le soleil. Le nom d’Ostara provient vraisemblablement du germanique Ost qui signifie Est. Ce nom fait référence à l’aube, au lever du soleil.
Dans les pays nordiques, est fêtée Eostre la déesse de la fécondité, dont l’animal sacré est le lièvre.
En Grande Bretagne, se déroule la fête d’Alban Eilir, la fête de la lumière et du retour des beaux jours, fête de la nature et de la vie. Cette fête est également célébrée dans l’est de la France.
Proche de l’équinoxe de printemps, Saint Patrick est fêté en Irlande le 17 mars. En Angleterre, le 25 mars est célébré le Lady Day, la fête de l’Annonciation à la Vierge Marie, neuf mois avant Noël.
La Pâque juive se fête à la première pleine lune suivant l’équinoxe de printemps. La Pâque chrétienne commémore la résurrection du Christ, la nouvelle lumière spirituelle qui chasse les ténèbres de l’obscurantisme païen. Le Concile de Nicée, en l’an 325, a fixé la célébration de la Pâque au dimanche qui suit la première pleine lune du printemps.
L’agneau pascal représentait l’image de Dieu-homme dans l’art chrétien primitif. La période pascale représente l’espoir des chrétiens, mais l’Apocalypse, le dernier livre retenu pour le Nouveau Testament, attribué à l’Apôtre Jean, y ajoute la crainte. Le texte fait clairement référence à la colère de Dieu, quand l’auteur décrit les visions qu’il eut à Patmos, une petite île située au large de l’Asie Mineure. Dans le cadre d’une liturgie céleste, l’Agneau mystérieux prend possession du Livre des desseins divins. Il en brise un à un les sept sceaux et, à chaque fois, les fléaux frappent les impies.
Dans l’Apocalypse, les deux protagonistes les plus importants sont l’Agneau et le Dragon à sept têtes. L’Agneau est le verbe triomphant, le Grand Ange moissonneur. Le Dragon est Satan, le serpent des croyances anciennes.