Les Républicains
Une fois de plus, le grand Parti politique de la Droite française change d’intitulé, pour tenter de faire oublier les scandales financiers et les affaires judiciaires qui ternissent régulièrement son image. Au RPF créé en 1947 ont succédé : l’UNR en 1958, l’UDR en 1967, le RPR en 1976, puis l’UMP en 2002. Ce courant politique est tout à fait remarquable par la constance d’un système qui porte au pouvoir les personnages les plus profiteurs et les moins scrupuleux avec les finances publiques. Deux Présidents de la République issus de ce courant ont terminé leurs mandats pour rendre des comptes à la justice. Avec le manque de finesse qui le différencie de ses prédécesseurs, l’ex-Président Sarkozy disait à l’occasion d’une réunion du Bureau politique de l’UMP, qui se tenait le 2 avril 2015, que le changement de nom de la formation politique était justifié par « des affaires judiciaires ».
Les autres Partis ne sont également pas blanc-bleu, mais aucun n’arrive à la cheville de cette organisation dirigée par une sorte de noblesse d’Etat décadente qui a remisé l’éthique républicaine et le sens du mot intégrité au rayon des accessoires inutiles.
Les sigles entachés d’infamie disparaissent dans l’oubli. Qu’en sera-t-il pour le mot « Les Républicains » quand son tour sera venu ? Après avoir mis la France en coupe réglée pendant cinq années et donné à ses amis l’opportunité de plonger les mains dans le pot de confiture hexagonal, le chef de clan se raccroche aux symboles de la Nation comme à une bouée de sauvetage. La promesse d’un grand chambardement fait place à un grand chantier de démolition.
Le Parti socialiste qui ne se préoccupe plus guère de l’idée « sociale » portée par son nom, pourrait se refaire une santé avec « Les Citoyens », une image qui garde une petite connotation révolutionnaire. Le Front National pourrait s’approprier le titre « Les Français », avec en sous-entendu les bons Français, de souche chers au Maréchal Pétain.
Kan ar Peulvan 1er juin 2015